UN GRAND CHEF-D’ŒUVRE DU XVIIIE SIÈCLE FRANÇAIS, LE « MARIAGE MYSTIQUE DE SAINTE CATHERINE DE RICCI », DE PIERRE SUBLEYRAS, INTÈGRE DÉSORMAIS LA COLLECTION DES OFFICES

L’importante acquisition réalisée par Simone Verde, directeur du musée, lors de la manifestation internationale Tefaf à Maastricht : « Œuvre majeure de la peinture de l’époque, elle occupera une place centrale dans la Galerie. »

Pierre Subleyras (Saint-Gilles-du-Gard 1699 – Roma 1749)Sposalizio mistico di Santa Caterina de’ Ricci 1746 Olio su tela cm 75 x 250
Pierre Subleyras (Saint-Gilles-du-Gard 1699 – Rome 1749), Le mariage mystique de sainte Catherine de Ricci (1746), Huile sur toile, 75 x 250 cm

Une pièce maîtresse majestueuse de l’art français du XVIIIe siècle s’apprête à rejoindre la collection des Offices en tant qu’œuvre phare. Il s’agit de la grande toile Le Mariage mystique de sainte Catherine de Ricci, signée par le célèbre peintre occitan Pierre Subleyras et datée de 1746. Le directeur du musée, Simone Verde, a acquis le tableau, apprécié pour sa qualité exceptionnelle, le prestige de ses commanditaires et son histoire de collection fascinante, lors du salon international TEFAF à Maastricht en février 2024. Après une restauration minutieuse, il sera exposé en bonne place dans les espaces consacrés par la galerie à la peinture du XVIIIe siècle.

En 1763, la toile, réalisée pour la canonisation de Sainte-Catherine de Ricci, était conservée dans la collection de Girolamo Colonna di Sciarra. Elle a ensuite appartenu à Lorenzo Onofrio Colonna, puis à Filippo III Colonna, avant de rejoindre la collection Barberini dans le palais romain homonyme entre 1812 et 1935. La même année, le marquis Sacchetti achète le tableau aux enchères. Ce dernier l’a ensuite transmis par héritage à ses propriétaires actuels.

Comme le voulait la tradition, les ordres religieux proposaient au Pape des œuvres qui mettaient en valeur les figures en cours de canonisation. La décision concernant le choix du sujet et de l’artiste revenait néanmoins au Pontife. Dans ce cas, Benoît XIV Lambertini choisit Subleyras, un peintre en plein essor à Rome. Le pape de Bologne lui avait confié son portrait de 1746, actuellement conservé au Metropolitan de New York. Le purisme de Subleyras, caractérisé par ses figures monumentales au teint blanc comme le marbre et encore influencé par le style « rocaille », préfigure l’émergence du néoclassicisme, en parfaite adéquation avec les courants modernes. Dans le Mariage, la scène sacrée dégage une solennité empreinte de grande sérénité. Le style puise dans le classicisme de Poussin et son interprétation des modèles romains de l’époque baroque. Cette référence aux maîtres du XVIIe siècle se voit enrichie par la délicatesse des couleurs aériennes caractéristiques de cette période. Le mouvement autour de la scène du mariage mystique prend vie grâce à un grouillement de putti et de têtes de chérubins. Le peintre y déploie des virtuosités sur des éléments de nature morte, tels que le blanc rameau de lys ou la composition florale soutenue par le putto ailé représenté de profil.

Subleyras s’est distingué comme peintre de récits et de portraits. Cependant, l’un de ses plus grands chefs-d’œuvre est le Nu de femme, l’un des plus beaux nus de l’histoire de l’art, conservé à la galerie Barberini à Rome (vers 1740). Le peintre français, qui décèdera plus tard à Rome, reçoit sa formation de son père, également peintre. En 1726, il se rend à Paris, où il remporte la bourse du prix de Rome en 1728 en tant que « pensionnaire » de l’Académie de France à Rome. En 1736, il épouse Maria Felice Tibaldi, une miniaturiste qui reproduit souvent les œuvres de son mari en petit format. En 1748, le cardinal Silvio Valenti Gonzaga présente l’artiste au pape Benoît XIV. Celui-ci lui commande un portrait ainsi que la Messe de Saint-Basile pour Saint-Pierre au Vatican (actuellement conservée à la basilique Sainte-Marie-des-Anges). À la même époque, il peint, pour l’église des Olivétains de Pérouse, Saint Benoît ressuscitant un enfant (Rome, Sainte-Françoise-Romaine) et Saint Ambroise donnant l’absolution à l’empereur Théodose (Pérouse, Galerie nationale de l’Ombrie).

Le directeur des galeries des Offices, Simone Verde déclare : « Le Mariage constitue une œuvre capitale pour l’art du XVIIIe siècle et deviendra un élément central et inédit dans les salles du musée consacrées à cette époque. Outre sa présentation comme une œuvre d’une esthétique et d’une exécution d’un raffinement extrême, elle illustre de manière particulièrement significative le goût du cercle de nobles et d’intellectuels autour de la Curie romaine au milieu du XVIIIe siècle. Ce véritable chef-d’œuvre, d’une qualité rare sur le marché, viendra enrichir les collections du XVIIIe siècle des Offices. Il comblera une lacune considérable et ajoutera une pièce précieuse à la galerie de l’histoire picturale de l’Italie, poursuivie à l’époque par Luigi Lanzi. Cette mission demeure essentielle pour le musée, qui continue de jouer un rôle central en tant que collectionneur à l’échelle nationale et internationale. »

Communiqué de Presse du Bureau des Relations extérieures des galeries des Offices.

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